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Bilan annuel pathétique

En 2021, Le parc du col du Nufenen, n’a atteint qu’une efficacité de 7.1% en 2021 (622 heures sur les 8760 heures que compte une année). Le parc éolien du Gothard, tout récent, n’a guère fait mieux, avec 10.5% de rendement. Ensemble, les deux parcs éoliens ont produit 16.5 GWh, soit un ridicule 0.03% de la consommation d’électricité suisse.

Depuis plus d’un an maintenant, cinq grandes éoliennes tournent sur le col du Gotthard, un site historique et d’importance internationale, c’est en vain qu’elles brassent de l’air. Pire encore, les quatre turbines du col de Nufenen n’ont fourni qu’un dix-millième des besoins en électricité de la Suisse. En 2016, Doris Leuthard l’avait érigé au rang de symbole de la transition énergétique. Aujourd’hui, les exploitants accumulent les pertes.

Mais grâce à nous autres consommateurs/contribuables, les exploitants des neuf éoliennes peuvent dormir tranquilles, ils reçoivent un total d’environ 70 millions de francs de rétribution à prix coûtant du courant injecté sur 20 ans.

Le Jura ne fait guère mieux avec les trois grands parcs éoliens du Peuchapatte, Mont Crosin et de St-Brais, qui ont tout de même atteint un rendement de 22,8%. Mais ont coûté aux consommateurs d’électricité quelque 20 millions de francs rien que l’année dernière.

Les seules éoliennes qui ont fourni des chiffres de production vraiment raisonnables en Suisse sont les trois turbines du coude du Rhône près de Martigny. Elles ont fourni à elles seules presque autant que les neuf turbines du Gothard et du col du Nufenen. Le rendement était de 25,7%. Ce bilan factuel montre à quel point la Suisse ne bénéficie pas de vents suffisants pour un approvisionnement sûr. Cet immense sacrifice en termes de qualité de vie et du paysage n’en vaut définitivement pas la peine.

Ouvrage de référence à ne pas manquer

Michel Bühler nous offre la chronologie de son combat contre le parc de Ste-Croix. Avec sa dernière parution Les Maîtres du vent le chansonnier et romancier bien connu nous permet de relever point par point tout ce à quoi il faut faire attention lorsqu’un parc éolien se projette à l’horizon. En ce sens, ses quelques 130 pages ont une fonction quasi pédagogique.

Malgré l’issue malheureuse de son combat, là où il aurait pu hurler avec les loups et salir ses adversaires, Bühler se montre au contraire étonnement factuel et pragmatique. Un tour de force qu’il relève non sans un certain humour. Respectueux des personnes, il se montre intraitable envers le système, comme lorsqu’il achève un chapitre particulièrement douloureux avec un : « amusant, non ? »

https://www.campiche.ch/pages/campoche_oeuvres/Maitres_du_vent.html?fbclid=IwAR3nvSpQzxJ-tBbILdXHiPf2Wd2TYSwseJjBH3g_KMqp6DPPk93Yy-1lr80

Un gigantesque sacrifice demandé… pour combien de ménages ?

Les promoteurs de l’industrie éolienne tentent de nous amadouer par des chiffres fallacieux. Ce seraient 8’100 ménages qui seraient « couverts » par Eoljorat Nord. Pour obtenir cette quantité astronomique, ils se basent sur une production très optimiste, et la plus basse consommation possible des ménages, qu’ils trouvent dans les données de l’OFEN. Or, il suffit de lire la définition très restrictive que cet Office prend en compte pour voir la supercherie.

Mais comment définir objectivement les besoins effectifs d’un ménage ? En partant du principe que chaque habitant ne vit que très partiellement à son domicile, mais se déplace, travaille et acquiert des biens et des services.

1) Divisons la consommation électrique totale du pays (60 TWh pour 2020) par le nombre d’habitants (8,64 millions fin 2020).

2) Considérons qu’un ménage est composé de 2,25 personnes, soit 3,84 millions de ménages. Résultat : Une consommation effective de 15’600 kWh par ménage en 2020.

Bon an mal an, le parc Eoljorat Nord friserait la limite minimale pour le considérer d’« intérêt national », soit 20 GWh/an. Il en ressort que seuls les besoins totaux de 1’280 ménages seraient couverts – et ce, par intermittence – par la production du parc EolJorat Nord. Sur un territoire en comptant 2’293.

Constat apocalyptique : La seule viabilité de ce projet consisterait à dédoubler (selon la consommation 2020) voire tripler (les besoins futurs étant par définition en progression) le parc EolJorat Nord dans un bref avenir ! Et quid des communes avoisinantes ?

Le roi du ciel à terre

BirdLife Suisse a communiqué fin janvier 2022 l’accident fatal à un Aigle Royal du Chasseral, tué par une éolienne du Mont-Crosin.

Photo: BirdLife Suisse, communiqué de presse, 25.01.2022

De tels accidents sont moins rare qu’il n’y parait, le plus souvent les oiseaux de toutes tailles happées puis tuées par le hélices sont ramassés par des charognards avant que les observateurs ne les trouvent.

Maquette et visualisation en mouvement

Plus de 30 parcs éoliens suisses, totalisant plus de 230 éoliennes, sont désormais visualisés

www.parcs-eoliens.ch

La population suisse peut ainsi se faire une idée de la manière dont le paysage suisse serait industrialisé par l’énergie éolienne. Ces projections visuelles sont objective et vous permettent d’inviter les pouvoirs publics et les prometteurs à se faire une idée de ce qu’ils nous préparent.

Pour atteindre les objectifs de la stratégie énergétique 2050 tels que déclinés actuellement, il faudrait toutefois trois à quatre fois plus de centrales éoliennes que ce que vous pouvez voir sur ce site.

La cour d’appel de Toulouse donne raison à des habitants en date du 8 juillet 2021

Le couple se plaint de diverses nuisances visuelles et sonores et de troubles physiques (maux de tête, vertiges, fatigue, tachycardie, acouphène …), occasionnés par un parc éolien composé de 6 éoliennes, implantées en 2008 et 2009 à une distance entre 700 et 1300 mètres de leur propriété. Ces nuisances sonores qui les auraient contraints à déménager en mai 2015 sont constitutives selon eux de troubles anormaux de voisinage.

Télécharger le jugement

La cour d’appel casse le jugement du tribunal judiciaire de Castres en date du 16 janvier 2020 et, donnant raison a couple, condamne le promoteur en réparation de leur préjudices à :

  • 28 650€ au titre de la perte de valeur du bien
  • 39 500€ au titre du trouble de la jouissance
  • 10 000€ en remboursement des frais induits
  • 8 000€ au titre des souffrances endurées (4000€ par personne)
  • 4 432,50€ au titre du déficit fonctionnel temporaire (2 216,25 € par personne)
  • 20 000€ au titre du préjudice moral subi (10 000€ par personne)
  • Vu l’article 700 du code de procédure civile, condamne in solidum le promoteur à verser au couple la somme de 5000€ au titre de frais irrépétibles de première instance et d’appel
  • Condamne le promoteur aux dépens de première instance et d’appel

Un arrêt du Tribunal Fédéral basé sur une méconnaissance de ce qu’est une source d’énergie aléatoire non pilotable comme l’est l’éolien

Publié le 23 avril 2021 par Christophe de Reyff

Le TF a rendu un arrêt le 18 mars 2021, publié le 20 avril, sur le Parc éolien de Ste-Croix.

On y lit une ineptie incroyable pour des juges censés s’être informés avant de rendre leur jugement.

En effet, l’extrait du paragraphe 8.4.3 – que vous pouvez ouvrir dans un nouvel onglet – montre que les juges ne savent pas ce qu’est une source d’énergie aléatoire et ce qu’est une source d’énergie pilotable. Ainsi ils se basent sur la définition de la flexibilité d’une source pilotable pour l’appliquer à l’éolien qui est par principe non prévisible et donc non pilotable. C’est un argument technique que la cour met en avant à partir de documents corrects du DETEC, mais appliqués à tort et menant ici à une absurdité.

On peut douter du fondement sérieux de ce jugement qui se base sur une telle incompréhension d’une question technique de base.